Le matériel spécifique à la natation eau libre soulève souvent de nombreuses interrogations de la part des nageurs : suis-je obligé de porter une combinaison adaptée ? La bouée eau libre est-elle nécessaire ? Comment bien choisir ma paire de lunettes ? Pourtant, il n’existe pas réellement de tenue standard ou d’équipement pléthorique lorsque l’on souhaite se lancer en milieu naturel. C’est l’avantage de cette discipline : tout est à peu près optionnel et question de sensation. Ceci étant dit, soyons honnêtes : pour votre confort, votre sécurité et profiter pleinement de l’expérience, notamment lorsque vous nagez dans le cadre d’une course, il existe des incontournables.

 

Le maillot de bain

C’est la base dira-t-on, quoiqu’il est toujours possible de s’en passer. En tout cas, il est privilégié par les puristes qui cherchent à être en symbiose avec la nature. Les autres nageurs, souvent les plus frileux, optent pour une combinaison adaptée eau libre (voir par ailleurs).

Ce qui est certain, c’est qu’il n’existe pas de maillot spécifique eau libre, puisque ce sont exactement les mêmes que pour une pratique en piscine. Libre à vous donc de choisir le maillot qui vous convient le mieux. Les femmes peuvent opter pour un deux pièces comme un une pièce. En tout cas, si vous faites le choix d’en porter un, nous vous conseillons tout de même de choisir un modèle dans lequel vous vous sentirez à l’aise et qui vous tiendra au corps. Ce serait dommage de le perdre en plein effort…

Les lunettes eau libre

Comment bien choisir ses lunettes de natation ? Voici un vrai défi, tant il existe de paires différentes. Pour le coup, contrairement au maillot de bain, certains modèles sont à privilégier pour l’eau libre.

Premier critère : l’étanchéité. Préférez un modèle avec des joints en silicone, plus efficaces que ceux en mousse, d’ailleurs de plus en plus rares. Moins rigides, elles absorberont davantage les éventuels coups de pieds ou de bras lors d’une course. Second critère : les verres. Si vous êtes un nageur expérimenté, privilégiez des verres rigides et profilés, offrant une vision claire vers l’avant. Au contraire, les débutants préféreront les verres larges et souples, offrant une excellente vision latérale et plus de sécurité et de protection en cas de contact. Quant à leur couleur, elle doit être adaptée au lieu de pratique et à sa luminosité. En piscine couverte ou si le temps est nuageux (faible luminosité), les verres clairs ou transparents seront les plus adaptés. En extérieur et si le soleil brille fort, préférez les verres foncés (noirs, fumés…) ou miroirs. Le mieux est finalement d’investir dans deux paires, vous pourrez ainsi en changer si la météo évolue. Sachez aussi que la plupart des verres sont traités anti-buée et parfois anti-rayure. Certains proposent également une protection anti-UV utile l’été. Enfin, certaines lunettes sont équipées de verres polarisés qui neutralisent l’effet de « réverbération » et offrent une vision optimale.

Finalement, il n’existe pas de bons ou de mauvais modèles. Les meilleures lunettes sont toujours celles qui vous apportent le plus de confort ! C’est le troisième critère. Il est important notamment que les lunettes soient stables pendant la nage. Plusieurs réglages existent suivant les modèles : lanière double pour un bon maintien, ponts de nez de différentes tailles ou auto-ajustables, montures souples et flexibles… Des options à choisir selon votre anatomie et votre intensité de pratique. Il est donc impératif de tester et de régler vos lunettes avant de vous élancer, vous éviterez ainsi bien des désagréments.

Enfin, dernier conseil : ne touchez pas l’intérieur des lentilles avec vos doigts ou un chiffon, les traitements appliqués sont fragiles. Rincez-les à l’eau claire et laissez-les sécher à l’air libre après usage.

La bouée eau libre

S’il est un indispensable de l’eau libre, c’est bien la bouée, qui plus est si vous nagez seul. En effet, en cas de problème ou de coup de mou, vous pourrez l’utiliser comme un flotteur. Souvent flashy, traînée dans votre sillage, elle vous permettra aussi d’être repéré facilement de loin. De plus, il existe des modèles disposant de rangements. Vous pourrez y ranger facilement à l’abri de l’eau votre deuxième paire de lunettes ou un téléphone.

En matière de sécurité, ne soyez pas tête brûlée. Votre envie de vous dépasser ne doit pas vous faire perdre votre lucidité. Qui plus est en milieu naturel où le danger est omniprésent. S’équiper d’une bouée peut s’avérer très utile !

La combinaison eau libre

La combinaison : grand débat entre les nageurs. Son utilisation présente un certain nombre d’avantages mais aussi des inconvénients.

Dans l’eau, nous nous refroidissons 25 fois plus vite. De plus, plus la température baisse, plus les besoins du corps sont importants, entraînant fatigue et déshydratation. Le néoprène dans lequel sont fabriquées les combinaisons assure une protection thermique, c’est leur fonction première. Pour les plus frileux, elle peut donc s’avérer indispensable pour leur permettre de nager plus longtemps. La combinaison a également un aspect rassurant, notamment grâce à la flottabilité et à la glisse dans l’eau qu’offre le néoprène. Elle apporte donc sécurité et permet de nager plus vite. Et évidemment, plus la combinaison est épaisse, plus les effets positifs sont importants. Les nageurs les moins aguerris préféreront donc en général les combinaisons de 5 mm d’épaisseur notamment au niveau des hanches et du bassin, quand les excellents nageurs favoriseront le mouvement avec des combinaisons plus fines – inférieures à 3 mm – au niveau des aisselles et des épaules.

A contrario, il faut aussi en connaître les inconvénients avant de se lancer. En moyenne entre 200 et 500€, elle représente un investissement, et votre choix doit être orienté par votre fréquence d’usage. D’autant que la combinaison réduira votre amplitude de mouvement, notamment au niveau des épaules. La sensation d’irritation parfois provoquée par le néoprène après une séance ou une course peut être gênante, voire handicapante, même s’il existe des solutions pour réduire ce phénomène (lubrifiant, graisse à traire, tour de cou silicone…). Il faudra, notez-le également, la rincer et la faire sécher après chaque utilisation.

Finalement, c’est à vous de peser les pour et les contre. Mais rappelez-vous que ce n’est pas un prérequis à la pratique de la nage en eau libre.

Le tour de cou

Les irritations provoquées par le néoprène des combinaisons sont souvent douloureuses et tenaces. Notamment en mer où le sel joue un rôle aggravant. Si vous nagez en combinaison, ne faites donc pas l’impasse d’un tour de cou. Très utile dans les activités aquatiques telles que la natation eau libre bien sûr, mais aussi le surf, le triathlon ou la plongée, il est une parfaite protection qui protège les zones sensibles contre les frottements et les blessures causés par l’utilisation d’une combinaison. Il peut même jouer un rôle de protection contre le froid.

De quoi se réchauffer

Il est important de ne pas négliger la sortie de l’eau. En milieu naturel, la température de l’eau est souvent fraîche, et le risque d’hypothermie n’est jamais loin. Pensez donc à prendre avec vous une serviette et quelques vêtements chauds (robe de chambre ou poncho, bonnet…) et pourquoi pas un thermos d’une boisson chaude pour vous réchauffer rapidement à la sortie.

 

Vous l’aurez compris, aucun équipement n’est obligatoire pour se lancer en milieu naturel. Les seuls critères qui doivent guider votre choix sont ceux de votre sécurité et de votre confort. Dans cette logique, nous aurions pu aussi mentionner le bonnet silicone, qui évite d’avoir des cheveux dans les yeux, limite la perte de chaleur par la tête et apporte visibilité dans l’eau, ou la crème solaire – si possible respectueuse de l’environnement – qui même par temps nuageux et dans l’eau, évitera que le soleil ne brûle votre peau. Bref, quoiqu’il arrive, soyez prudent et essayez systématiquement votre matériel avant une épreuve ou une longue session eau libre. C’est l’une des clés du succès et de la tranquillité.